31/10/2017

Hubert Reeves – J’ai vu une fleur sauvage

 
C’est un hasard, une rencontre. J’allais de bon pas dans ma médiathèque habituelle lorsque mes yeux ont été attirés par ce livre, mis en évidence par le personnel. De loin, je voyais un vieillard aidé d’un bâton pour avancer, puis reconnu Hubert Reeves en m’approchant, la typographie blanche venant me confirmer cela. Puis, le titre du livre s’est alors dessiné sous mes yeux : j’ai vu une fleur sauvage (éditions du Seuil, 2017) [1]. J’ai immédiatement saisi le bouquin et feuilleté entre mes doigts ces pages épaisses. De nombreuses photographies magnifiques et simples mettent en valeur ces fleurs qui ornent nos campagnes. Par ordre alphabétique, Hubert Reeves présente celles qui égayent son jardin et qu’il rencontre le long des chemins. Avec 2 à 3 pages par plante et avec une certaine poésie, il nous livre les histoires qui donnent leurs noms à ces fleurs, explore les astuces que celles-ci recèlent pour se reproduire, et bien d’autres subtilités qui nous permettent d’entretenir l’émerveillement face à la découverte du règne végétal. Un livre délicieux qui se dévore rapidement, dont l’effet secondaire est de nous faire pencher le regard le long des routes en quête d’une fleur nouvellement connue.

Références :

21/10/2017

L'éveil de la permaculture

Source : http://leveildelapermaculture-lefilm.com/wp-content/uploads/2016/10/LEVEIL_PACKSHOT_DVD-e1505383099558.jpg
 
NB : Petite boulette dans le fichier audio, l'adjectif "permaculturel" n'est pas exact, et le mot "permacole" est celui à employer.



J’ai enfin pu visionner, après nombre trépignements, le film d’Adrien Bellay sorti en avril 2017 sur la permaculture, dont la bande-annonce [1] m’avait semblée prometteuse. Et bien je dois dire que le contenu a été au rendez-vous des attentes.
Bien que le film attaque un peu brutalement les principes permacoles avec tout le vocabulaire un peu lourd mais nécessaire à sa compréhension, tout novice acquiert au final les notions simples qui lui permettent d’appréhender ce qu’est la permaculture. Plongeant ensuite progressivement dans le concret via des interventions de qualité, des images d’installations, de chantiers participatifs, ou des immersions lors de stages ou formations ; ce film nous livre, sans en faire trop, les clés d’un mode de vie bien plus économe en ressources, moins dépendant du système complexe, respectueux de l’environnement et des hommes. On pourrait juste regretter que les jardins forêts ne soient pas plus mis en avant, seulement évoqués. J’aurais aimé en effet plonger sous les courbes feuillues et gavées de fruits des lieux visités, mais cela aurait peut-être alourdi un film qui se voulait certainement efficace et clairvoyant. Les nombreuses explications sous forme de dessins animés facilitent l’ingestion des différentes idées que l’on retrouve lors d’un stage d’initiation. Certains diraient que la permaculture c’est ni plus ni moins ce que nos anciens faisaient, ou que des tribus, des ethnies autonomes font. Ce n’est pas faux. En réalité, les données scientifiques accumulées dans la compréhension de la biologie et les interactions entre espèces ne sont pas balayées pour un retour en arrière, ni toute autre connaissance récente ; elles sont plutôt intégrées dès le départ pour une mise en place optimale d’un projet. La permaculture s’adapte également à la ville, et l’ingéniosité incroyable des permaculteurs est mise à contribution pour obtenir une production de nourriture satisfaisante dans un moindre espace.
Voilà une réelle solution, une alternative motivante pour faire face aux difficultés à venir. Voilà comment réorienter l’humanité qui fonce à pleine vitesse vers le mur. Espérons qu’une fois de plus, le capitalisme ne parvienne pas à récupérer, à gangrener une idée qui pourrait à terme le renverser. Non seulement une telle récupération décrédibiliserait le mouvement aux yeux des non avertis, mais un brouillard, un flou empêcherait de distinguer les vrais initiatives des pécuniaires.
Ce long métrage d’1h22 s’adresse donc à tous ceux qui se posent la question : c’est quoi la permaculture ? Mais aussi aux personnes un peu plus aguerries qui veulent se conforter dans l’idée que cet outil à s’approprier fait partie des bons.
Références :

07/10/2017

De l'optimisme malgré tout ?

Source image=http://blog-santeautravail.com/wp-content/uploads/2015/05/joie-au-travail.png

Voici un essai. Comme toujours, vous trouverez le texte relatif à l'article, mais en plus, j'ai essayé de vous le partager en fichier audio à la manière d'un podcast. N'hésitez pas à me faire part de votre avis afin de l'améliorer, et surtout si cela est utile !
Les humeurs de Mendo - De l'optimisme malgré tout ? en MP3



Quand on plonge le nez dans les prédictions rationnelles du monde qui nous attend, il y a de quoi en ressortir bien triste, peureux et en colère. De quoi décourager. Surtout quand on sait l'état d'urgence de la situation et des choix (non) entrepris par les nombreux dirigeants "3 pas en avant, 2 pas en arrière", alors que c'est un pas de côté qu'il convient de faire avant tout. En mesurant bien les décennies à venir, on est loin d'un lendemain radieux mais plutôt proche d'un lendemain irradié (humour) ; alors comment détourner cette défaite courue d'avance qui nous plombe le moral en un combat tout de même nécessaire qu'il serait bon d’imprégner de jovialité ? Il n'est pas uniquement entendu de jeter la pierre sur tous les autres : ceux qui ne comprennent pas, ceux qui ne veulent pas changer, ceux qui ignorent, car c'est avec tout ce beau monde que doit se composer dès maintenant la résilience de notre futur proche. De plus, rejeter systématiquement la faute sur son prochain relève surtout d’un appareil démagogique politique ou d’un manque d’humilité. Pas un ne doit être épargné : "La seule façon de te sauver toi-même c’est de lutter pour sauver tous les autres" écrivait Nikos Kazantsakis.
L'exemplarité. Véhiculer son message catastrophiste avec le sourire, soutenir l'idée que l'on sera moins tendus et stressés sans toute cette mascarade inutile qui conduit les hommes à leur perte, à la perte du sens de leur présence sur Terre. Sans toute cette agression, cette stimulation publicitaire permanente, ce consumérisme ambiant qui nous éloigne de nos propres envies, qui nous fait douter de nos capacités à s'assumer et à assumer ce que l'on fait. Coupé des autres, par-dessus tout ! Par écrans interposés. Le monde de demain sera bien plus concret, une construction par le partage des aptitudes de chacun. Rien n’atterrira dans je ne sais quel « cloud », bulle éphémère de l’univers virtuel, car tout sera sous nos yeux. L'humanité se reliera, se retrouvera dans l'ouvrage et les chantiers qu'il conviendra d'entreprendre au moment venu. Ce mouvement est d'ailleurs déjà visible par l'éclosion de tous les projets alternatifs, sociaux, solidaires et qui intègrent la nature à leur "charte". Une convivialité innée en jaillit. Il n’y a qu’à en prendre connaissance. Tous ceux qui font ce pas de côté ne reviendront plus. Il sont là, parallèles à nous, mais évoluent le long de cette trajectoire différente, cristallisent ces réflexions profondes en alliant la parole aux actes. Pour rien du tout ils ne retroqueraient cette frugalité apaisante contre l’oppression de jadis. Bien sûr, rien n’est totalement rose. Le facteur humain reste un élément difficilement prévisible. Seulement, lorsque chacun apprendra à être satisfait de peu, les instants de tension s’atténueront, ou alors, une façon bienveillante d’appréhender les choses s’initiera. Il faut croire en la capacité de changer de l’homme, en sa volonté d’éduquer les enfants à la bienveillance plutôt qu’à la compétition écrasante. Pas besoin d’être « au top » pour vivre le bonheur, au contraire, combien se ruinent à vouloir y arriver ?
La joie et la chaleur humaine se réintroduiront d’elles-mêmes dans nos vies. La société de croissance à tout prix a conduit à une déshumanisation ; une robotisation. Toujours plus et toujours moins cher a amené à l’individualité, à se comporter de façon totalement méprisante. Si l’optimisme nous gagne au regard de tous les méfaits actuels contre les futurs, nous ne pouvons que nous impatienter ! Vivement demain !