17/02/2015

Nature, le nouvel Eldorado de la finance

Aujourd'hui je vous propose un lien vers un documentaire récemment diffusé sur Arte, intitulé Nature, le nouvel Eldorado de la finance (ajouté dans la liste des vidéos du blog).
Comment ne pas être atterré par la tournure réelle que prend ce mensonge : l'argent pour sauver la nature ; avec pour objectif principal de ne rien changer à nos modes de vie désastreux socialement et environnementalement, que l'on camoufle avec un bon coup de peinture verte.
Pourquoi vouloir donner absolument un prix à toute chose, si ce n'est pour que quelques uns en tire profit ? Je reste certain que la nature ne peut être mercantilisée, que regarder la brume qui nappe le soleil poignant d'un matin hivernal ne pourra pas devenir une source de revenus mais doit rester - comme cela a toujours été - une gratuité universelle enjouant nos plaisirs simples. Vers quel monde allons-nous, franchement ?

13/02/2015

Albert Jacquard - Voici le temps du monde fini


Dans le petit essai Voici le temps du monde fini, Albert Jacquard expose en 1991 la finitude de la Terre et de l'expansion de l'Homme. Avec une approche scientifique, par laquelle il démontre que nous avons souvent cherché à expliquer tout ce qui nous entoure de manière rationnelle afin de repousser toujours plus loin les limites, il décrit clairement en première partie que nous nous heurtons aux barrières naturelles, immuables. Dans une seconde partie, il aborde le délicat problème de la démographie et des ressources, en gageant de voir émerger une humanité plus "adulte", consciente de ses dégâts, des problèmes à solutionner, et prenant en charge son avenir pour celui des générations futures.
Albert Jacquard avait, de façon plus concise, fait part de cette vision en mai 2004 dans un article au Monde Diplomatique, intitulé Finitude de notre domaine.
Presque 25 ans depuis l'essai, et 10 ans depuis l'article, force est de constater que nous sommes loin de ses espérances concernant la prise de conscience globale. Un long chemin reste à parcourir, et ce message que je vous adresse en est un pavé.

04/02/2015

Eugène Zamiatine - Nous autres


Avant Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley (1931), 1984 de George Orwell (1949), Fahrenheit 451 de Ray Bradbury (1953), Un bonheur insoutenable d'Ira Levin (1970), ou encore La zone du dehors d'Alain Damasio (1999) ; Eugène Zamiatine dépeint en 1920 dans Nous autres une société de contrôle placée sous l'égide de l’État Unique, critique de ce qu'il sent émerger en Russie avec Staline.
Dans un style qui lui est propre, à la limite de l'onirisme et truffé de belles métaphores, Zamiatine s'impose en visionnaire dystopique d'un peuple qui se croit heureux, mais dont le destin est déjà bouclé et cerné. Bien qu'avec une description moins détaillée de la société qu'il imagine si on le compare aux romans d'Orwell, Levin ou Huxley, ce bijou est à placer dans la même lignée en tant que précurseur. Je le conseille vivement !