20/02/2016

Tout peut changer - Noami Klein




Tout peut changer, capitalisme et changement climatique, est un livre de Naomi Klein paru aux éditions Actes Sud en mars 2015. La canadienne étaye la thèse selon laquelle les problèmes environnementaux que nous connaissons et le réchauffement climatique qui s'amorcent sont directement liés au capitalisme et à l'économie de marché.
 
Après avoir apporté de solides arguments, elle pourfend la mouvance climatosceptique. Pour elle, les négationnistes du réchauffement se servent de cette idée afin de ne pas remettre en cause le système de libre marché capitaliste, car admettre la catastrophe environnementale qui a déjà commencé c'est devoir revoir toute cette machinerie pour aller vers un monde au fonctionnement beaucoup moins individualiste et moins privatisé ; c'est aller vers une réappropriation par les citoyens des biens communs tels que l'eau, les énergies ou encore le train. La principale question n'est pas d'aller totalement du tout privé vers le tout public, mais surtout d'arrêter tout système extractiviste, quel qu'il soit (pétrole, gaz, charbon, minerai, etc...).
L'auteure expose ensuite les petits détours employés par les multinationales extractivistes (polluantes) qui sont au cœur du problème, et qui consistent à financer des ONG environnementales d'envergure pour les inhiber à la source et les faire taire, voire d'être de connivence. L'autre parade menée par certains milliardaires est de se retrouver le premier à détenir la solution au réchauffement dans la croissance verte. A l'aide de scientifiques, la fuite en avant technologique propose des choix tous plus loufoques les uns que les autres, comme par exemple de limiter le rayonnement solaire en balançant du dioxyde de soufre dans la stratosphère (comme les volcans) à l'aide d'avions spécifiques. Combattre les polluants avec d'autres sans guérir le mal à la racine, en employant des moyens onéreux, tout en générant des effets secondaires qui seraient remis à plus tard...
Ensuite, Naomi Klein porte un regard un peu plus optimiste. Elle nous explique qu'en allant toujours plus loin, les multinationales extractivistes se mettent à dos des populations locales diverses qui résistent sous forme de ZAD, se retrouvant mondialement unies pour la cause environnementale. Elle expose d'ailleurs de nombreux accidents et catastrophes survenus à cause de l'extractivisme. Elle poursuit en vantant les modes de vie traditionnels et autochtones qui sont en totale opposition avec ces projets d'extraction et le système capitaliste, et que ces modes de vie vernaculaires sont totalement durables. Elle prend part également aux énergies renouvelables en les présentant comme alternative, mais n'en expose pas les limites et ne les remets pas en cause à long terme (paradoxal… ma petite déception sur ce livre).
L’œuvre continue sur la dette climatique que les pays du Nord ont envers les pays du Sud. Pour l'auteure, les pays occidentaux devraient favoriser le développement du Sud en finançant la mise en place des énergies renouvelables. Elle consacre également un chapitre aux effets de la chimie sur la fertilité en faisant le parallèle avec sa propre expérience : hommes, animaux et sol sont impactés et deviennent stériles.
En conclusion, Naomi Klein appelle à ne pas se limiter à la décroissance mais à régénérer les processus naturels qui dépérissent. Elle se réjouit de la montée de toutes parts de mouvements d'opposition au système qui dans le même temps sont porteurs d'alternatives valables et concrètes.

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