11/02/2016

Les saisons




Cela faisait un moment que je n'avais pas été au cinéma, et je ne voulais pas passer à côté du film Les saisons de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud. Le film « raconte » l'âge d'or de la forêt en Europe, puis sa disparition progressive avec la présence de plus en plus pesante de l'homme.

Durant les premières minutes, la voix off place le contexte, puis s'éteint pour laisser une bonne heure d'images somptueuses d'animaux sauvages s'adaptant au grès des saisons. Les scènes sont magnifiques, le cadrage incroyable. Il n'y a pas un moment d'ennui dans cette nature immaculée. Tout au long de ces tranches de vie animale, l'homme devient de plus en plus présent et prend une place de plus en plus importante. Puis la voix off revient pour les 20/30 dernières minutes et narre le recul de la forêt et des animaux sauvages sous l'exploitation grandissante de ce dernier. Le message est clair et sans appel.
Considérant le film en tant que tel, il n'y a rien à redire. C'était un grand moment pour moi. De l'extase à la vue des images, c'est certain, puis j'ai été pris aux tripes sur la fin. Toutefois, cela avait mal commencé car dans les premières secondes du film, certains sponsors s'affichent à l'écran et notamment Center Parcs (ainsi que d'autres non moins repoussants...). Autant dire que mes cheveux se sont hérissés à cet instant. En effet, ce film sur la nature financé par le groupe de vacances projette un nouveau parc à Roybon dans l'Isère, avec la mise en place de 1000 cottages, et qui se fera en partie en détruisant 92ha de forêt… Un vrai sponsoring serait l'abandon total d'un tel projet. La nature aseptisée, fleurant le chlore des piscines, proposée dans ces espaces de loisir sont en réalité très loin d'offrir le moindre soupçon de vie sauvage.

Il est donc important de continuer à refuser ces multiples projets qui éliminent petit à petit toute part de nature. Car oui, un jour où l'autre cela arrivera, nous n'aurons plus que les films et documentaires financés par de grandes multinationales (afin de laver toujours plus vert) pour espérer plonger un minimum dans la vie sauvage, celle-ci aura totalement disparu de la surface de la planète. Nous ne pourrons alors plus nous délecter d'un oiseau s'abreuvant au pied d'une source d'eau fraîche, d'une biche se carapatant en entendant les craquements de branches sous nos pieds, ou encore d'un écureuil enjoué bondissant jusqu'à un tronc d'arbre.

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